Trois petits
pas sur le sable…
Haïku et
Poésies brèves
Gérard Dumon
La Grange de Mercure, édition
et promotion du patrimoine,
préface de Vincent Hoarau, 2016, 8.50 €. ISBN : 979-10-92818-30-7.
préface de Vincent Hoarau, 2016, 8.50 €. ISBN : 979-10-92818-30-7.
Trois petits pas sur le sable… est une invitation à la promenade. Aussi, nous
laissons-nous volontiers entraîner dans l’univers de Gérard Dumon, qui s’ouvre
en trois volets : La sente du
marais, Rivages et Tout au bout du
quai.
La sente du marais déploie un monde de silence. On guette la première « lueur
de l’aube », « le cri d’un freux solitaire », la risée sur l’étang.
Les éléments du décor sont posés par touches légères, impressionnistes :
vie ténue surprise au détour d’une haie, envol gracieux d’une aigrette ou
frémissement d’une feuille froissée par la brise.
Instants de grâce, de parfaite
osmose, où le poète et son environnement ne font qu’un.
humeur printanière
n’être plus qu’une particule
perdue dans l’univers
Un pas de plus, et l’estran à
son tour accueille « la création du monde », lentement libéré de ses
brumes marines. Ambiance feutrée que celle de Rivages… Le paysage de sable et d’eau s’immobilise parfois au gré d’un
passage de strates brumeuses. Pas d’éclats : Gérard Dumon paraît préférer à la tempête l’accalmie
qui lui succède – on reconnaît-là le Sage :
ballet de mouettes
en choisir une puis longtemps
la suivre des yeux
Le troisième pas mène Tout au bout du quai où défilent les
saisons, ponctuées par les menus événements de la vie : la marche
balbutiante d’un enfant sur le sable, les plaisirs de la plage, la nonchalance
estivale.
Bientôt, les premières
bourrasques de l’automne surviennent, les bateaux s’habillent de brume et la
vie semble s’absenter. Le monde entre en sommeil.
fermant les volets
il érafle
un coin de brume
J’ai goûté avec délice cette
incursion sur le littoral charentais qui m’a vu naître. Les photos de Gérard
Dumon, couleur ou noir et blanc, vision personnelle et artistique, ajoutent
encore de la poésie à la poésie. Refermant le recueil, je laisse le charme
continuer d’opérer, une légère saveur iodée en bouche.
Danièle Duteil, 25 mai 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire