mercredi 30 janvier 2019

L'OR DU REIN : L'HUMAIN CORPS ET ÂME




L'or du rein : l'humain corps et âme.
Collectif de senryûs coordonné par Danièle Duteil, illustré par Robert Gillouin. Editions Unicité, mai 2017.

 Dans l’histoire de l’humanité, on rit beaucoup, ce qui parfois s’avère fort dérangeant. Platon ne chassa-t-il pas Homère de sa cité idéale pour avoir prêté aux dieux des défauts, parmi lesquels celui d’être pris de fous rires inextinguibles peu dignes de leur rang (le fameux « rire homérique », une des plus anciennes expressions de la langue française) ? Quant à Aristophane, pas forcément compris de son vivant, il fut grand poète comique et ardent polémiste, visant aussi bien la religion que les puissants de toutes veines, en mêlant sans vergogne franches blagues et subtilités.
Le rire a toujours été associé à la moquerie, au mépris, au sarcasme – on rit en général aux dépens des autres, mais le rire des autres à nos dépens nous couvre de honte et déclenche notre ressentiment. Au cours des temps, selon les régimes et pouvoirs religieux en place, les périodes et les pays, le rire fut très diversement apprécié. Si sa connotation apparaît plutôt positive, suscitant une remise en question, il peut carrément être condamné. Au Moyen Âge, l’Église le réprouvait, le jugeant laid et indécent – surtout très importun ! Le rire était assurément du côté du Diable, la Sainte Institution se devait de l’éradiquer. Ce qui n’empêcha pas la littérature de regorger de farces et fabliaux bourrés de méprises et bons tours de la vie courante. L’existence d’alors était rude, il fallait se détendre.
(Extrait de l'avant propos de D. D.)

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